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Et si le sport permettait de vivre plus vieux ?
L’explosion des pratiques sportives dans nos sociétés occidentales traduit un besoin de mieux-être important de la part de populations devenues, par l’évolution de nos modes de vie, plus sédentaires.
Il est clairement démontré que, le sport, pratiqué de manière raisonnée, permet de mieux vieillir et d’éviter de nombreuses pathologies.
Cependant, une question s’impose alors. Si les activités sportives ont pour conséquence un vieillissement amélioré, peuvent-elles réellement allonger la durée de nos vies ? Autrement dit, le sport permet-il de vivre plus vieux ? Quelle action a le sport au niveau cellulaire ? Explications.
Mieux vieillir avec le sport
Les bienfaits de l’activité physique dans la prévention des maladies cardio-vasculaires sont nombreux. Une pratique sportive maîtrisée et régulière permet donc un meilleur contrôle de la tension artérielle, peut diminuer le taux de cholestérol, de triglycérides et de sucre dans le sang et réguler la prise de poids. Il est également prouvé que les individus physiquement actifs diminuent leurs risques d’apparition de certains cancers (notamment du colon, du sein et de l’utérus). Le sport, encadré et en quantité modérée, est, non seulement, à la source du retardement de l’apparition de nombreuses pathologies liées à l’âge, donc du vieillissement mais aussi, peut, indirectement engendrer une longévité plus importante.
Toutefois, les mécanismes moléculaires à l’origine de ces bienfaits restaient peu clairs. Une importante étude met en évidence les effets protecteurs de l’exercice physique sur les chromosomes.
Une découverte incroyable
Très récemment réalisée, cette étude démontre que la pratique régulière d’un sport d’endurance retarde le vieillissement, et ce à l’échelle cellulaire.
Selon les travaux d’Ulrich Laufs (université de Saarland, Hambourg), conduits à la fois chez des souris et des athlètes, l’activité physique agit en régulant l’expression de la télomérase, une enzyme connue pour son rôle clé dans les processus de sénescence et de cancérisation.
Fragments d’ADN situés aux extrémités des chromosomes, les télomères raccourcissent au cours de la vie, au fur et à mesure des divisions cellulaires. Quand leur taille devient critique, la cellule ne peut plus se multiplier et meurt. L’érosion des chromosomes, inhibée par la télomérase, est donc une composante centrale du vieillissement.
L’équipe de chercheurs allemands chargée de mener ces recherches a, dans un premier temps, étudié des souris dont un groupe a été entraîné à courir dans une roue pendant trois semaines. Par rapport aux animaux restés sédentaires, les souris sportives avaient une augmentation de l’activité de la télomérase au niveau de l’aorte et dans leurs cellules sanguines. Elles présentaient également une diminution des signes d’apoptose (mort cellulaire programmée).
Une enzyme «anti-âge»
Pour valider ces données chez l’homme, les chercheurs allemands ont ensuite sélectionné plusieurs populations de sportifs : d’une part, des athlètes professionnels âgés en moyenne de 20 ans, et parcourant 73 kilomètres par semaine ; d’autre part, des marathoniens et triathlètes âgés en moyenne de 51 ans. Ils ont été comparés à deux groupes témoins de sujets en bonne santé, non fumeurs.
Il a été conclu qu’un entraînement physique au long cours active la télomérase et réduit le raccourcissement des télomères dans les globules blancs. Ils précisent que la stabilisation de la taille des télomères est plus flagrante chez les athlètes qui s’entraînent depuis plusieurs décennies que chez les plus jeunes.
Ces travaux sont une preuve directe de l’effet anti-âge de l’exercice physique. Les télomères sont considérés comme une «sorte d’horloge interne» permettant de mesurer le vieillissement. Il apparaît aujourd’hui qu’ils jouent un rôle beaucoup plus large dans le contrôle de l’intégrité tissulaire de donc de l’état de nos cellules.
En outre, des travaux récents montrent que le système télomérique est ainsi impliqué dans la formation de nouveaux vaisseaux (néoangiogénèse), mais aussi dans les processus inflammatoires et les réactions immunitaires et que, par voie de conséquence, le sport peut, de la même manière, avoir une action directe sur ces éléments.
Ces conseils ne tiennent pas compte des votre profil et de vos caractéristiques personnelles et ne peut, en aucun cas, se substituer à ceux d’un médecin.
Christophe CANO